Le Grand Orient de France

16 rue Cadet (appellée rue de la voirie jusqu’au XVII° siècle).
Le lundi 16 janvier 2006.
En 1940, le Grand Orient fut dissout et remplacé par un groupe anti-maçonnique dirigé par des occultistes chargés de la propagande destinée à discréditer l’Ordre dans l’opinion, avec des accusations de sorcellerie et toutes sortes de crimes et de complots.

Par Bernard Vassor

La voirie était le lieu ou l’on déversait les déchets et les ordures. Cette partie des marais du quartier des porcherons était sur le passage de l’égout, une berge qui servait à la fois d’avenue et de lieu de déversoir au réceptacle d’immondices, favorable aux cultures maraîchères.

En 1670, le jardinier Etienne Pevrier et sa femme, Elisabeth Cadet, achetaient à Jean Saulnier et Michelle Baudin plusieurs pièces de terre cultivée dans la censive des checier, chanoine et chapitre de l’église Saincte-Opportune à Paris, sieurs des Porcherons du fief de Coquatuse, Huran et autres fiefs assis à la place aux Veaux.

L’abbesse de Montmartre, Mme de Lorraine était aussi une dame des Porcherons.

Le Clos Cadet appartenait en 1694 à Marie Ranier, épouse de Mathieu de Montholon, conseiller du Châtelet. C’était une petite maison avec trois arpents de marais, clos de murs, la face centrale en regardait la place du même nom, par-dessus le mur ou à travers une grille, et la Croix Cadet surgissait au même angle, mais la porte qui donnait dessus prit le nom du dudit Montholon.
Un chemin attenant conduisait à l’égout de la ville (rue Richer)

La maison qui nous occupe dans cette voie, a été la propriété du duc de Richelieu sur un terrain appartenant à madame de la Mark.

Elle fut un hôtel de campagne du prince de Monaco avec ses écuries de l’autre côté de la rue (des numéros 7 à 13 [1]).

En 1858, le prince Murat qui était le Grand Maître du Grand Orient de la rue du Pot-de-Fer (Bonaparte), acheta la propriété pour y établir le siège de l’obédience maçonnique juste à côté du Casino-Cadet qui était inauguré la même année.

Le prince Murat, candidat à sa succession fut victime d’une cabale du prince Napoléon qui était sur les rangs. Le conflit fit rage, la police et les forces armées furent appelées à la rescousse.

L’Empereur interdit aux deux belligérants de poser leur candidature, et imposa par décret du 11 janvier 1862 le maréchal Maignan, connu pour sa férocité pendant la campagne d’Algérie et dans le coup d’état du 2 décembre, provoquant l’hostilité des maçons.

Aujourd’hui, le bâtiment abrite une superbe musée, récemment restauré, une bibliothèque réservée aux chercheurs et une librairie spécialisée.

Archives BHVP
Delamare : Traité de la PoliceArchives de Paris
Felix Lazare : Dictionnaire administratif de Paris

[1] Voir l’article Hôtel Cromot-Dubourg « L’anthroponyme Pleyel » sur www.parisneuvieme.com, rubrique Histoire 1 juillet 2005.



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