Maurice LEBLANC à Rouen, Étretat, Paris

Le jeudi 28 août 2003.

18 rue Clapeyron à Paris.

"Sous l'influence de Leblanc, c'est une certaine manière collective de rêver qui change. Il y a le roman populaire, le feuilleton d'avant Lupin et il y a, ensuite, le roman policier. Avant, sévit le mélodrame, avec ses enfants volés, ses reconnaissances pathétiques, ses cas de conscience déchirants, ses tempêtes sous un crâne [...]. Après, quelle transformation ! L'action est devenue enquête. C'est le raisonnement qui la mène avec une rapidité inconnue et des renversements de situation d'une nouveauté bouleversante."
Boileau-Narcejac, Le Roman policier, 1964.

Maurice Leblanc naît en 1864 à Rouen, 2 rue Fontenelle, dans un bâtiment visible encore aujourd’hui à l’angle de la rue et du quai du Havre. Est-ce parce que son père, négociant en bois et charbon, lui donne une éducation stricte et rigoureuse qu’il n’aura de cesse, quand il sera écrivain, que son héros Arsène ne transgresse les lois ? En tout cas, la pension Patry (située sur l’actuel boulevard de la Marne) et le lycée Corneille inspireront - en négatif - une partie de son oeuvre.

Lorsque Maurice a dix ans, sa famille quitte le 87 rue de l’Impératrice (aujourd’hui rue Jeanne d’Arc) pour s’installer 4 rue du Baillage, devant le jardin Solférino (aujourd’hui square Verdrel), toujours à Rouen. Rouen, la mer, l’Aiguille creuse, Étretat et Jumièges, où la maison de l’oncle accueille la famille chaque été jusqu’en 1882, fourniront le cadre de nombreux récits et romans de l’écrivain.
L’inspireront aussi deux autres amoureux de la région : Guy de Maupassant et Gustave Flaubert. Le père du second avait accouché la mère de Maurice, qui ira jusqu’à dix-sept ans écouter à Croisset les histoires merveilleuses de l’auteur de Madame Bovary.

Maurice ne se fera pas écrivain pour autant… mais tout d’abord industriel, à la fabrique de cardes Miroude-Pichard dans le quartier Saint-Sever. Mais comme, à l’usine, il se retirait dans le grenier pour écrire, ses parents accepteront qu’il parte à Paris, soit disant pour faire son droit, en réalité pour fréquenter les milieux du théâtre (sa soeur était devenue une célèbre tragédienne, compagne de Maurice Maeterlinck) et de la presse : il devient journaliste et écrit des nouvelles et quelques romans.
…Jusqu’à ce que Pierre Laffitte, qui lance le magazine Je sais tout, lui demande en 1905 de composer une nouvelle policière avec l’équivalent d’un Sherlock Holmes français… Maurice Leblanc, qui voulait être le "romancier de la vie délicate des âmes" faisait le premier pas sur la pente glissante de la littérature populaire.

Arsène Lupin venait de naître et allait déconsidérer son créateur à ses propres yeux et aux yeux de certains notables de la littérature. Maurice Leblanc s’y consacrera désormais, pour répondre à la demande de ses lecteurs. D’une santé fragile, il ne peut écrire plus d’une heure par jour.
Le reste du temps, Lupin l’accompagne, dans son appartement parisien du XVIe (à l’angle de la rue de l’Assomption et du boulevard de Montmorency) comme au Clos Lupin à Étretat, qu’il achète en 1918 pour pouvoir retrouver sa Normandie chaque été et qui est aujourd’hui ouvert au public.

Leblanc habite aussi d’autres adresses parisiennes :
- 6 rue de Calais en 1888-89,
- 18 rue Clapeyron, entre 1889 et 1894,
- 10 bis rue Piccini, jusqu’à 1899,
- villa Dupont, une impasse qui donne 48 rue Pergolèse,
- le 5e étage du 8 rue Crevaux à partir de 1906,
- dans une maison qui existe toujours villa Herran (qui donne rue de la Pompe), de 1911 à 1938,
- 4 rue Thiers à partir de 1938.

Autres demeures de l’auteur
L’abbaye de Valmont, à dix kilomètres à l’est de Fécamp, a servi de cadre pour le début de L’Aiguille creuse. Elle est ouverte du 1er avril au 30 septembre, tous les jours sauf le mardi, de 10h à 12h et de 14h à 18h.
Maurice Leblanc meurt le jeudi 6 novembre 1941, d’une congestion pulmonaire, à l’hôpital Saint-Jean de Perpignan, où sa famille et lui avaient trouvé refuge devant l’occupant allemand. Il y est inhumé le 8 novembre. Son corps sera transporté en octobre 1947 au cimetière du Sud-Montparnasse, à Paris.

Pour visiter le lieu
Le Clos Lupin, 15 rue de Maupassant, 76790 Étretat (tél. : 02 35 27 55 45, fax : 02 35 29 92 24) est ouvert au public depuis l’été 1999. Pour infos sur le lieu, les horaires et tarifs, voir le site du Clos Lupin.
À voir aussi : Photos du Clos Arsène Lupin à Étretat.

Quelqu’un à contacter ?
L’association 813, les Amis de la Littérature policière, s/c Jean-Louis Touchant, 22 Boulevard Richard-Lenoir, 75011 PARIS.

À voir aux alentours

Présences littéraires aux alentours d’Étretat :

- André Gide à Cuverville,
- Guy de MAUPASSANT à Fécamp et Etretat,
-  Corneille à Rouen,
-  Hugo à Villequier,
-  Pierre Mac Orlan à Rouen,
-  Flaubert à Rouen et Croisset,
-  Hector Malot à La Bouille.

Petite bibliographie
Promenades en Normandie avec Maurice Leblanc et Arsène Lupin. Gérard Pouchain, Éditions Charles Corlet, 1991, 254 pages,
Dans les pas de Maurice Leblanc. Promenades littéraires avec Arsène Lupin. Jacques Derouard, OREP éditions, 2010,
Le Clos Arsène Lupin, François Vicaire et Jean-François Lange, éditions Petit à Petit, 2005,
Écrivains de Normandie. Éditions Normandie Magazine, 330 rue Valvire, BP 414, 50004 Saint-Lô Cédex.



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