Le Café de la Porte Montmartre

La belle et le commissaire
Le mercredi 7 décembre 2005.
L’inspecteur de police Marais était le subordonné de Sartines, le préfet de police qui a servi souvent de référence à Balzac dans "la Comédie Humaine".

À l’angle de la rue Montmartre et du boulevard Poissonnière

Par Bernard Vassor

Les historiographes du XIX° sont unanimes, il ne se passait jamais rien dans cet établissement. Pas de belles de nuit autour des tables de sa terrasse. L’endroit ne leur était pas plus défendu qu’ailleurs, mais elles comprenait que ce côté du boulevard n’était pas aussi galant que l’autre, et qu’elles y feraient choux-blanc.
Seuls quelques égarés chassés du café de Madrid, du café de Suède ou bien des Variétés venaient s’y échouer.

Pourtant, ce qu’ignoraient les chroniqueurs du second empire, c’est que cet endroit avait connu ses heures fastes un siècle plus tôt.
Cette maison d’angle existait déjà sous Louis XV où un limonadier au rez-de-chaussée était installé.
En 1764, une femme nommée Richard, dite Emilie avait loué deux étages au-dessus un logement qu’elle occupait avec l’inspecteur de police Marais, qui s’accommodait fort bien des visites de sa fidèle compagne. Deux autres femmes la Martin et la Latour partageaient le même commerce sous le même toit.

«  Ces dames » faisaient concurrence à une femme galante qui officiait au 10 boulevard Montmartre, une ancienne actrice de province, qui avait subjugué Cormier de Charmilly, trésorier des écuries du roi et de riches étrangers qui l’entretenaient luxueusement.

Son nom serait tombé dans l’oubli si sa fille, d’abord connue sous le nom de Salveta, ne l’avait été bien plus encore sous celui de Mlle Mars.



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