"Pourquoi n’écrirais-tu pas l’histoire de Delamare ?"
C’est, tel que le rapporte Maxime Du Camp dans ses Mémoires, la question que l’ami Bouilhet pose un jour à Flaubert, et qui amène celui-ci à composer Madame Bovary entre 1851 et 1856, transposant dans son récit des faits vieux d’à peine une dizaine d’année.
Aujourd’hui, Ry et ses environs proposent un véritable parcours (de 60 km !) sur les traces de Delphine et Eugène Delamare, devenus sous la plume de Flaubert Emma et Charles Bovary.
La petite ville s’identifie ainsi à Yonville-l’Abbaye.
Les similitudes entre la fiction et la réalité sont en effet trop troublantes, bien que Flaubert - soucieux de n’écrire que des "choses vues", mais
aussi de préserver une part de mystère ou d’universalité à son récit - n’ait jamais confirmé que Ry était bien le décor de son œuvre.
Dans la réalité, Delphine, déçue par son mari, ses amants et la vie, s’empoisonne et meurt le 6 mars 1848. Eugène ne lui survit que jusqu’au 17 septembre 1849.
À voir à Ry (Madame Bovary en main !)
La Grande Rue garde son air d’autrefois. De la Galerie Bovary à l’église, on peut la remonter en longeant les différents souvenirs qui, dans la vie d’Emma comme dans celle de Delphine, conduisent de son installation à Ry à sa mort.
la première étape est le syndicat d’initiative, qui vous délivrera une carte du village des Delamare-Bovary,
Les deux maisons des Delamare : la première, disparue, se trouvait à l’angle de la Grande Rue et de la route de Blainville (à droite sur notre photo) ; la seconde se trouvait Grande rue, presque en face du Crédit Agricole, et est devenue une belle pharmacie,
l’étude du maître Guillaumin du roman était en réalité l’étude de maître Leclerc, aujourd’hui le magasin Rêve Ry, Grande Rue,
l’ex-hôtel de Rouen (devenu Le Lion d’Or dans le roman… et Crédit Agricole dans la réalité), où s’arrête L’Hirondelle, la diligence qui transporte Emma de Rouen à Ry,
la pharmacie Homais du roman était la pharmacie Jouanne, pharmacien que connaissait Flaubert. Elle se trouve presque face à la mairie et est aujourd’hui un magasin de cadeaux,
passé les belles halles près de la mairie, la route mène à l’église et à la pierre tombale de Delphine Delamare, sur son côté.
À visiter :
La Galerie Bovary (place Gustave Flaubert ; tél. 02 35 23 61 44) et ses automates font revivre les personnages du roman.
Le circuit au pays d’Emma Bovary est un parcours qui part de Ry et, 60 km et 14 étapes plus loin, arrive à Martainville-Epreville. La nature est belle autour de Ry. Les prés et les vallons sont ceux que parcouraient Madame Bovary. Chacune des 15 étapes est agrémentée d’un panneau descriptif. Contact : syndicat d’initiative des Trois Vallées, Maison de l’Abreuvoir, 76116 Ry, tél. : 02 35 23 19 90.
Aux environs :
à 2 km de Ry, le château de Gratianville est la Huchette du roman.
"Tout ce qu’on invente est vrai. L’induction vaut la déduction, et puis, arrivé à un certain point, on ne se trompe plus quant à tout ce qui est de l’âme. Ma pauvre Bovary, sans doute, souffre et pleure dans vingt villages de France à la fois, à cette heure même."
Flaubert à Louise Colet, 14 août 1853.
Lire aussi Gustave FLAUBERT à Ry.
Bonjour,
J’ai lu vos précisions et relevés avec beaucoup d’intérêt. Existe-t-il des indications d’état-civil ou généalogiques concernant Delphine Delamare (née ???) et Eugène ?
Mon intérêt est à la fois littéraire et patronymique - voire familial à un très lointain degré.
Avec mes remerciements anticipés
François Delamare
Bonjour Mr DELAMARE,
Je suis généalogiste amateur et suis originaire de Buchy, village non loin de Ry. J’ai des éléments de généalogie détaillés concernant Véronique Delphine COUTURIER (Mme BOVARY) et son mari Eugéne DELAMARE ; la première est née le 17/02/1822 à la Rue St Pierre (76) (dcd à Ry le 06/03/1848) et le second le 14/11/1812 à Mesnil-Esnard (dcd à Ry en décembre 1849). Ils se sont mariés à Blainville-Crevon (76) le 07/08/1839.
Vous pouvez me contacter à l’adresse électronique suivante : lestendart@free.fr pour avoir plus d’éléments, car je possède quelques générations au-dessus, vu que j’ai moi-même un cousinage avec cette "Madame BOVARY"
Bien cordialement, Sébastien DUVERE
