Enquête pleine de surprises dans le Paris de 1814

La Mémoire des flammes, d’Armand Cabasson
Le lundi 27 mars 2006.

Les flammes dont il s’agit sont celles de l’incendie de Moscou, décidé par le Comte Rostopchine, père de la comtesse de Ségur, en septembre 1812 devant l’avancée des troupes napoléoniennes.

Elles ont marqué à jamais un homme qui, après avoir fuit la Révolution française, a perdu dans cet incendie sa femme et son enfant.
Peut-on trouver une vengeance à la mesure d’un tel événement ? Oui.
Comment ? D’une façon machiavélique que vous découvrirez si vous lisez La Mémoire des flammes.

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Les statues des généraux de l’Empire sur la façade du Louvre, rue de Rivoli.

L’action se situe en mars 1814 à Paris, alors que les armées alliées (russes, prussiens, autrichiens, hongrois, suédois…) contre Napoléon s’approchent de Paris pour y pénétrer dans quelques jours.

Le major Quentin Margont, ancien soldat versé dans la Garde nationale, est chargé par Talleyrand et Joseph Bonaparte, frère de Napoléon, d’enquêter sur le meurtre du colonel Berle, chargé d’organiser la défense de la capitale. Le visage du colonel a été brûlé après sa mort et l’emblème d’une société secrète royaliste, les Épées du roi, a été retrouvé sur son corps.

Margont doit infiltrer cette société secrète et se voit chargé de plus d’une autre mission : entrer en contact avec le très secret comte Kevlokine, proche du tsar dont tout le monde, bonapartistes comme royalistes, cherche à gagner les faveurs. Kevlokine est bientôt trouvé assassiné lui aussi, les bras brûlé. La même signature des Épées du roi est laissée sur le lieu du crime.

Les principaux lieux du roman sont :
- le palais des Tuileries, où Margont est reçu par Joseph Bonaparte et Talleyrand,
- le 10 rue de Provence, demeure du colonel Berle,
- l’arcade 54 du Palais-Royal, au café Chez Camille, où Margont fait connaissance avec Charles de Varencourt, espion infiltré chez les Épées du roi,

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L’hôtel Talleyrand.

- l’hôpital de l’Hôtel-Dieu, où oeuvre le médecin Brémond [1], ami de Margont débordé par le flot des soldats blessés à soigner [2],
- le 9 rue du Pique (imaginaire ?) dans le faubourg Saint-Marcel, où Margont occupe un logement discret,
- le pont d’Iéna, endroit de rencontre idéal pour Margont et son compère Lefine,
- une imprimerie près du jardin des Plantes, que Margont s’est fait installer pour attirer les royalistes en leur promettant d’imprimer tracts et affiches lorsque les alliés seront suffisamment proches de Paris (Margont rêve d’être journaliste),
- la butte Montmartre et son sommet, autre lieu de rendez-vous pour Margont et Lefine, et lieu de combats épiques à la fin du roman entre Français et soldats alliés, Joseph Bonaparte ayant installé là son quartier général,
- rue de la Garance (imaginaire elle aussi ?), dans le faubourg Saint-Antoine, où Catherine de Saltonges, membres des Épées du roi, se rend chez une "faiseuse d’anges",
- devant l’église Saint-Gervais, où Brémond révèle à Margont que Kevlokine a été tué par empoisonnement au curare,

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Saint-Gervais.

- l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, où Margont et Lefine viennent rencontrer l’aliéniste Pinel [3]afin de mieux comprendre le comportement du tueur (il s’y font apostropher par… le marquis de Sade, venu lui aussi rencontrer Pinel !),
- la prison du Temple (à l’emplacement de l’actuel square du Temple), où est enfermée la courageuse Catherine de Saltonges après son arrestation,
- les Champs-Élysées, où défilent les alliés après la capitulation de la capitale,
- l’hôtel de Talleyrand, qui existe toujours à l’angle de la rue de Rivoli et de la rue Saint-Florentin et où se clôt l’action du roman.

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Plaque de l’hôtel Talleyrand.

La Mémoire des flammes. Armand Cabasson. Editions 10/18, n°3883.

A voir aussi : www.polarhistorique.com, le blog sur le roman policier historique.

[1] Proche de Magendie, physiologiste qui a réellement existé puisqu’il a été le "maître" de Claude Bernard.

[2] Jusqu’aux aménagements d’Haussmann, l’Hôtel-Dieu se trouvait de l’autre côté du parvis de Notre-dame.

[3] À la fin du roman, à défaut de lancer un journal, Margont se lance dans des études de médecine avec le soutien de Brémond et de Pinel.



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