Boris VIAN à Landemer

Le dimanche 31 août 2003.

L'ex-Hôtel de la Mer, à droite de l'abri du canot de sauvetage de Goury.

"Landemer, ça s'appelait. Dix-sept habitants. On avait des petites baraques là-bas. [...] Un chouette merveilleux pays."
Journal intime,Boris Vian, 1953.

Landemer se trouve à quelques kilomètres à l’ouest de Cherbourg et d’Urville-Nacqueville, en allant vers Omonville-la-Petite, future résidence d’un futur voisin de Vian à la Cité Véron (Paris)… Pour la famille Vian, Landemer est synonyme de vacances.
Dans les années 20 et 30, celles-ci, petites ou grandes, sont l’occasion de s’échapper de Ville-d’Avray pour venir dans le Cotentin. Parmi les cactus, hortensias, fougères, au milieu desquels coule la Hu-Bihan qui se jette dans la mer, les grands-parents maternels de Boris, les Ravenez, ont construit trois chalets au début du siècle. En bois de Norvège, peints en vert à l’extérieur, toits de tuile.

Les Vian séjournent dans le chalet du haut. Le balcon tout autour donne sur la mer. Les deux autres chalets sont occupés par des amis. Sous les rochers, la plage de Landemer n’appartient qu’à Boris, Alain, Ninon et Lélio. Ils naviguent sur un petit canot. Ils vont à Cherbourg regarder le départ des paquebots. A gauche, l’hôtel Millet, devenu restaurant, existe toujours. Mais les trois chalets ont été détruits pendant la guerre pour permettre la construction du Mur de l’Atlantique. Après la destruction des chalets par les allemands, Boris ne revient pas à Landemer de sitôt. "Jamais encore j’ai osé y retourner", écrit-il dans son journal. "J’ai les foies, ils ont tout rasé, moi je vais chialer comme un môme."

Il reproduit dans L’arrache-coeur (publié en 1953) le décor de Landemer. Ce n’est qu’en janvier 1958, après un oedème pulmonaire, qu’il revient dans la région pour un séjour de repos à l’Hôtel de la Mer, à Goury, au cap de la Hague, là où les Prévert veulent acheter la maison du phare (il y reviendra en janvier 1959). C’est l’occasion d’une dernière visite à Landemer.

Autres demeures de l’auteur
Boris est de Ville d’Avray, Angoulême, Paris…
Le musicien-poète-romancier-auteur de polars-traducteur-scénariste-auteur de comédies musicales repose dans le cimetière de Ville-d’Avray, avenue Thierry, non loin de Jean Rostand. Sa dalle, dans l’ancien cimetière, est vierge d’inscriptions.

Pour visiter le lieu Les chalets n’existent plus…

À voir aux alentours

- Alexis de Tocqueville à Tocqueville,
- Jules Barbey d’Aurevilly à Saint-Sauveur-le-Vicomte,
- Rémy de Gourmont à Coutances,
- Octave Feuillet à Saint-Lô,
- Didier Decoin quelque part dans la Hague…
- Erik Orsenna quelque part dans le Cotentin…
- Jacques Prévert à Omonville-la-Petite,…

Petite bibliographie
Boris Vian. Philippe Boggio. Flammarion, 1993. 415 pages, 145 F.
Boris Vian, vérité et légendes. Frédéric Richaud. Editions du Chêne.
Dossiers des n° 182 (mars 1982) et 270 (octobre 1989) du Magazine littéraire (octobre 1989).
Les vies parallèles de Boris Vian. Noël Arnaud. Livre de poche n°14521. 510 pages, 55 F.



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