Les Éditions Alexandrines ont dix ans !

Le samedi 21 octobre 2006.

Depuis dix ans, à travers notre collection Sur les pas des écrivains, nous explorons le patrimoine littéraire de la France. Après avoir dessiné « des promenades intelligentes en colimaçon tout autour de Paris » (Jérôme Garcin, Le Nouvel Observateur), nous avons arpenté la Picardie, le Nord-Pas-de-Calais, la Basse-Normandie, la Champagne-Ardenne, la Haute-Normandie et l’Aquitaine.

Les grandes lignes de la collection ? Partir à la recherche des grandes figures littéraires d’un département et raconter la vie de ses auteurs dans leur environnement et leur relation au « pays ». « Les poètes, comme les tortues, portent leur maison sur le dos, et cette maison, c’est le palais des premiers songes, qu’ils emportent à jamais sur leurs pensées » (J. Barbey d’Aurevilly).

Depuis 1996, nous avons ainsi recueilli 250 biographies des grands écrivains d’hier et d’aujourd’hui : Balzac, Zola, Dumas, Hugo, Proust, Cocteau, Cendrars, Claudel et Duras, Houellebecq, Quint, Decoin… Les biographes qui nous racontent l’histoire de ces écrivains dans les départements ne sont autres que d’éminents spécialistes comme Pierre Brunel, Guy Goffette, Arnaud Laster, Jacques Réda, Gérald Antoine, Olivier Barbarant…

Nous vous présentons ci-après quelques lignes tirées de ces récits de vie :

« En 1810 à l’âge de deux ans et demi, le petit Gérard Labrunie, orphelin de mère, avait été confié à son grand oncle maternel dont la famille vivait depuis longtemps à Mortefontaine. La petite enfance du futur Gérard de Nerval se déroule là et il en gardera un souvenir ineffaçable. C’est plus tard qu’il adoptera ce nom en souvenir d’un terrain, le clos Nerval, proche de là et possédé depuis longtemps par sa famille. » Geneviève Mazel in Balade en Oise.

« C’est au printemps 1916 que Blaise Cendrars arrive sur les bords de La Juine. Il vient de passer une année terrible en Champagne où il a perdu son bras droit. Il est désespéré, marche droit devant lui… Enfin il arrive à La Pierre, trouve une grange… Et, de sa main gauche encore maladroite, il écrit : “C’est dans cette grange, où je suis resté près d’un an que j’eus, en une nuit, c’était celle de mon 29e anniversaire, ma plus belle nuit d’écriture, comme on se rappelle sa plus belle nuit d’amour”. » R. Autier-Lejosne in Balade en Essonne.

« Villeneuve-sur-Fère, un antique bâtiment qui ne s’interrompit que peu de temps d’être le presbytère… “C’est là où j’ai appris le français, le vrai français, un français tout près de la source, le parler tout frais de l’Ile de France”, écrit Paul Claudel. » Olivier Barbarant in Balade dans l’Aisne.

« La Fontaine prend à cette époque la précaution de se séparer de biens avec sa jeune épouse, à laquelle un mariage arrangé l’avait lié en 1647, malgré leur différence d’âge : elle avait quatorze ans, lui déjà vingt-six. Cette séparation de biens entérinait d’ailleurs symboliquement une séparation de corps et d’esprit : malgré la naissance, en 1653, d’un fils dont la légende veut que le fabuliste le rencontrant un jour dans une rue ne l’ait pas même reconnu ( !), leur union ne fut jamais très unie. Il semble que Jean ait beaucoup trompé sa femme, plus d’ailleurs par étourderie que par libertinage… » Patrick Dandrey in Balade dans l’Aisne.

« Le nom donné par Baudelaire à la maison familiale de Honfleur, « la maison-joujou », fixe un point d’ironie dans le paysage de marine. Cette ironie peut s’expliquer aussi par le fait que la maison a été achetée par le beau-père mal-aimé, le redoutable général Aupick. Il ne l’a pas fait construire, mais il l’a acquise, en état, le 7 mars 1855. Il avait été sensible à la situation de la propriété sur la falaise, au-dessus du port… » Pierre Brunel in Balade en Calvados.

« Quand Salatko pond, ça se lit sur lui. Il a une tête de manuscrit. Il est raturé de partout. Il porte sur lui la douleur d’écrire comme on en rêverait et comme il l’entend. » François Simon in Balade dans la Manche.

« Ayant rêvé de Paris dans son enfance bas-normande, doit-on penser que Jean Follain, ce Parisien accompli, fut un nostalgique de sa campagne ? Nullement. Une fois pour toutes, elle avait pris en lui une sorte de réalité intemporelle et pour ainsi dire universelle où il n’a cessé de puiser. Et peut-être est-ce là ce qui déconcerte, dépayse tant de lecteurs. » Jacques Réda in Balade dans la Manche.

D’autres extraits sont consultables sur notre site Internet : www.alexandrines.fr



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