Le Dingo Bar

Le dimanche 5 janvier 2003.

Le Dingo Bar, devenue Auberge de Venise, 10 rue Delambre à Paris.

Il arriva une chose bien étrange la première fois que je rencontrai Scott Fitzgerald. […] Il était entré au Dingo Bar, rue Delambre, où j’étais assis en companie de quelques individus totalement dépourvus d’intérêt […] Il était donc assis au bar, sa coupe de champagne à la main, quand sa peau parut se tendre sur son visage au point d’en effacer toute boursouflure, et continua à se tendre jusqu’à lui faire une tête de mort. Les yeux s’enfoncèrent dans les orbites et le regard s’éteignit et les lèvres s’étirèrent et toute couleur disparut de son visage soudain cireux. Ce n’était pas une hallucination. Son visage s’était vraiment transformé en une tête de mort ou un masque mortuaire sous mes yeux.

"Scott, demandai-je. Est-ce que ça va bien ?"
Il ne répondit pas et son visage parut plus tendu que jamais.

"Nous devrions l’emmener tout de suite dans un dispensaire", dis-je à Dunc Chaplin.

"Non, il va bien."

"On dirait qu’il est entrain de passer."

"Non, ça le prend de temps en temps."

Nous l’expédiâmes dans un taxi et j’étais très ennuyé, mais Dunc affirma qu’il était très bien et qu’il ne fallait pas se faire de souci à son sujet.

Paris est une fête, Ernest Hemingway.



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