Victor HUGO

à Villequier
Le mardi 19 août 2003.
"Aie des mioches, torche-les, mouche-les, couche-les, barbouille-les et débarbouille-les ; que tout cela grouille autour de toi ; s’ils rient, c’est bien ; s’ils gueulent, c’est mieux ; crier, c’est vivre ; regarde-les téter à six mois, ramper à un an, marcher à deux ans, grandir à quinze ans, aimer à vingt ans. Qui a ces joies a tout."
L’Homme qui rit. Victor Hugo.

La Seine est triste face à la maison Vacquerie : un paysage sans relief, des rives de béton.
Elle est d’autant plus triste depuis le 4 septembre 1843. Ce jour-là, la barque de Léopoldine Hugo, dix-neuf ans, et Charles Vacquerie, son mari depuis sept mois, est emportée par un brusque coup de vent alors qu’ils reviennent de Caudebec-en-Caux. Pour Hugo, le malheur n’arrive qu’une semaine plus tard, à la lecture du Siècle. Le 9 septembre, Alphonse Karr y a décrit l’accident. Le 10, Hugo lit l’article annonçant la mort de sa fille à Rochefort, où il séjourne avec son amante Juliette Drouet. Eté 1839. Victor Hugo parcourt la France et la Suisse avec Juliette Drouet. Adèle, sa femme, répond avec ses quatre enfants à l’invitation d’Auguste Vacquerie, écrivain et ami de son mari, qui leur propose de passer des vacances en bord de Seine. Léopoldine, à quinze ans, rencontre ainsi Charles, le frère aîné âgé de vingt-deux ans. Leur liaison reste longtemps le secret de la mère et de la fille, Hugo souhaitant un "meilleur" mariage pour Léopoldine. Le mariage a pourtant lieu en février 1843 à Paris.
Le jeune couple s’installe ensuite 1 rue de la Chaussée au Havre et revient régulièrement à Villequier.

Hugo n’a fait que de brefs séjours à Villequier : fin septembre 1846, pour se recueillir sur la tombe des jeunes mariés, début octobre 1847, septembre 1879, septembre 1882. En 1856 paraissent Les Contemplations, inspirées par la mort de Léopoldine.

Autres demeures de l’auteur
Hugo a également vécu à Bièvres, à Paris, Saint-Brice, Jersey, Guernesey et dans de nombreux autres lieux.

Pour visiter le lieu
Charles, Léopoldine et Adèle, sa mère, ainsi que l’autre Adèle, la fille cadette sur qui la mort de Léopoldine aura de funestes conséquences, sont enterrés dans le cimetière de l’église de Villequier.
Le Musée Victor Hugo-Maison Vacquerie, inauguré en 1959, se trouve rue Ernest Binet à Villequier (76490). Tél. : 02 35 56 78 31, fax : 02 35 56 04 89.
Le musée est ouvert tous les jours, sauf le mardi, de 10h à 12h30 et de 14h à 18h (18h30 du 1er mars au 30 octobre). Entrée 20 F.
Le service d’action culturelle (tél. : 02 35 56 91 86) propose des visites et des animations pour les groupes scolaires ou d’adultes. La maison présente, outre l’histoire de la famille Vacquerie, des dessins originaux de Victor Hugo, les itinéraires des trois périples qu’il a réalisés en Normandie avec Juliette Drouet (étés 1835, 1836 et 1837), une reconstitution de la chambre de Léopoldine et Charles au Havre, une série de photos de Marine Terrace et de Hauteville House (les demeures de l’exil à Jersey et Guernesey), et des facettes de Hugo père et grand-père.

À voir aux alentours

- André Gide à Cuverville-en-Caux,
- Hector Malot à La Bouille,
- Guy de Maupassant à Fécamp et Etretat,
- Maurice Leblanc à Etretat et Rouen,
- Gustave Flaubert à Rouen et Croisset,
- Corneille à Rouen et Petit-Couronne.

Petite bibliographie
Le drame de Villequier. Article de Paul-Émile Cadilhac dans Demeures inspirées et sites romanesques, tome I, Editions de l’Illustration. Paul-Émile Cadilhac et Raymond Lécuyer.
Le livret du musée, publié par le Conseil Général en 1994, coûte 30 F.
Victor Hugo raconté par un témoin de sa vie. Adèle Hugo. Editions Lacroix, 1863, puis Editions Plon, 1985.
Victor Hugo, correspondance familiale et écrits intimes, tome II - 1828-1839. Robert Laffont, collection Bouquins, 1991.
Les manuscrits de Victor Hugo sont à la Bibliothèque Nationale.



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