Dites moi où n’en quel pays, est Flora la belle romaine.

A L’ENSEIGNE DE LA POMME DE PIN

Il faut appeler un chat un chat
Le dimanche 30 octobre 2005.
Le seul reproche au demeurant,
Qu’aient pu mériter mes parents
C’est n’avoir pas vécu bon sang,
Entre Quatorze et Quinze cent

Georges Brassens : Le Moyenâgeux
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Le Corps de ville au XVe siècle.

Ce cabaret, comme tous les autres à l’époque, était le lieu de rencontres des étudiants, des voyageurs et des brigands, qui venaient là partager leur butin et préparer de mauvais coups. C’était aussi, bien sûr, un endroit de perdition et de débauche où les « femmes qui font péché de leur corps » venaient exercer leur coupable industrie. Si on ne les nommait pas Garces ou putains, c’est que ces qualificatifs ne passaient pas à l’époque pour honteux.

Il était situé rue Troussevache [1] (Lareynie), près de la rue Aubry le Boucher (Berger) et de la rue aux Fers (de la Ferronnerie [2]). A l’angle, il y avait une pancarte représentant un chat noir.

L’enseigne de la Pomme de pin existait encore au XVII° siècle, et, plus bas, près de l’auberge de la Croix de fer, un garni portait toujours le même nom. De l’œil de bœuf au deuxième étage, au nord, on distinguait nettement à gauche, sur la colline de l’hôpital Saint Louis, les fourches du gibet de Montfaucon qui ont fait dire à Villon que bientôt, la corde à son cou lui fera savoir combien pèse son cul (Le testament).

C’est peut-être ici que, parfois, Françoys de Monterbier ou bien Franciscus Montcorbier, on ne sait pas trop, écrivait ses rondeaux, ses ballades à la belle Heaumière aux filles de joie, à la grosse Margot, son roman du Pet-du-diable.
Proxénète, voleur, assassin, il était membre de la bande des Coquillards, héritiers des hordes de bandits de la guerre de Cent ans.

Les rues chaudes étaient baptisées autrefois de noms plus évocateurs : rues Bordelières, Bordel ou Bordeau public, rue du Val d’Amour (Glatigny), rue du Pélican : la rue Poil de con, la rue Tireboudin : la rue Tirevit ; la rue Beauvit est aujourd’hui la rue Beaurepaire. La rue Transnonin se nommait la rue Trousse-Nonain ou Trousse-putain. La rue Pavée répondait au drôlatique : rue Pavée d’Andouille.

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Nous trouvons dans les archives du quatorzième et quinzième siècles des patronymes évocateurs : Beau-Vit sera changé en Beauharnais ; Salcon deviendra Falconis, Couillards Marcello, Conpeint, les Vicourts, les Pousse-Mottes les Vits-Secs et les Conbaveurs, figurent sur les actes ordonnances, sentences de l’archevêché.

Ce n’est qu’à partir du règne de François Ier que les familles ont commencé à rougir de leurs noms et à les modifier.

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François Villon

Sources
Etudes d’Auguste Vitu
M. Schwob
Georges Brassens, l’émule de Maistre François.
Colloque pour le cinq centième anniversaire de l’impression du testament de Villon, par Jean Dérens, J.Dufournet.
Et les travaux du professeur Gert Pinkernell, de l’université de Wuppertal/Allemagne.

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Paris au XVe siècle.
(…)
Et à maistre Jacques Raguyer,
Je laisse l’Abreuvoir Popin,
Pour ses paouvres seurs grafignier ;
Toujours le choix d’un bon lopin,
Le trou de la Pomme de pin,
Le doz aux rains, au feu sur la plante,
Emmailloté en jacopin ;
Et qui voudra planter, si plante.
(…)

[1] La rue Troussevache doit son patronyme au sieur Eudes Troussevache qui est inscrit le 12 mai 1257 dans un cartulaire de la paroisse Saint Magloire établie plus haut, rue Saint Denis.

[2] C’est Saint Louis qui avait demandé l’établissement de ferrailleurs dans la rue, qui s’appelait alors la rue de la Charronnerie, près de l’entrée du cimetière des innocents.
Henri II ordonna par édit le 14 mai 1554 un dégagement qui n’était pas réalisé le 14 mai 1610… Le couteau de Ravaillac fit son œuvre sur celui qui avait voulu inscrire au menu la poule au pot pour tous les paysans.



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