Rudyard KIPLING à Paris et sur la Côte d’Azur

Le mardi 19 août 2003.

"C’est à travers les yeux de la France que je commençais à voir."
R. Kipling

Alice et Rudyard sont nés la même année : en 1865. Alice, à Oxford, de mère inconnue (mais de père bien identifié, Charles Lutwidge Dodgson, alias Lewis Carroll), et Rudyard à Bombay, de… Alice (une autre, belle-soeur du peintre Edward Burne-Jones) et de John Lockwood Kipling, professeur de sculpture et d’architecture à l’école d’art de Bombay.

En 1871, conformément aux durs usages des anglais vivant en Inde, Rudyard et sa soeur sont renvoyés en Angleterre pour recevoir une éducation.
Ils sont confiés à une Madame Holloway à Southsea. Leurs parents ne les voient qu’à l’occasion des vacances. Ces années, on peut s’en douter, ne sont pas les plus heureuses pour les deux enfants.
Début 1878, Rudyard intègre le United Services College à Westward Ho !, dans le North Devon, une école créée par des officiers sans grands moyens de l’Armée des Indes. C’est pour regonfler le moral de son fils que John Lockwood l’emmène avec lui à Paris, au printemps 1878, alors que s’ouvre l’Exposition universelle -il y est responsable d’une partie de la section indienne. Le père et le fils sont logés derrière le parc Monceau, dans "une pension pleine d’anglais". Pendant que son père expose, Rudyard se promène dans les rues de la capitale. Il visite Notre-Dame à la recherche de Quasimodo.
Son père trouve bon qu’il apprenne le français… et lui fait lire Jules Verne.
Dans l’Exposition universelle, Rudyard tombe en arrêt devant un tableau représentant la mort de Manon Lescaut. A dix-huit ans, il lira l’oeuvre de l’Abbé Prévost, qui lui inspirera plus tard The light that failed.
Cet intermède parisien s’achève, et Kipling rejoint son College.
Ce n’est qu’en 1882 que, grâce à son père, il s’établit en Inde et devient journaliste pour la Civil and military Gazette de Lahore.
En 1889, il revient en France à l’occasion d’une nouvelle Exposition universelle, et loge dans un petit hôtel des Batignolles.
Après l’avènement de l’automobile, il voyage régulièrement en France et parcourt différentes régions. Il séjourne en particulier à Vernet-les-Bains plusieurs années de suite pour soigner la santé de sa femme. L’année 1921 les trouve à Hyères et à Cannes, puis à nouveau 1923. En 1918-1919, après avoir perdu son fils sur le front, il est membre de la commission britannique chargée des cimetières de guerre en France.

Autres demeures de l’auteur
Son enfance et son adolescence le trouvent en Italie, en Angleterre, en France, avant qu’il ne devienne journaliste en Inde, de 1882 à 1889, et écrivain célèbre dès 1887, avec les Simples contes des collines.
Ses voyages reprennent ensuite dans le monde entier. Son mariage en 1892 avec une américaine l’emmène quatre ans dans le Vermont. A partir de 1896, il rejoint l’Angleterre et s’installe dans le Surrey, avant de s’établir dans sa propriété de Bateman’s dans le Sussex, à partir de 1902.

À voir aux alentours
Le Paris de Kipling (limitons-le au quartier Monceau-Batignolles, bien qu’il ait sans doute parcouru la capitale de fond en comble) est aussi celui de Zola, Flaubert, des Dumas, de Maupassant, Verlaine, Mallarmé, Gustave le Rouge,…

Petite bibliographie
Souvenirs de France. Rudyard Kipling, Editions Arléa, 1999, 92 pages, 85 F.
Rudyard Kipling : his life and work. Charles Carrington, Ed. Macmillan, 1955.
The strange ride of Rudyard Kipling. Angus Wilson.

Voir aussi :
- Rudyard KIPLING à Bateman’s.



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La Rochelambert (George Sand)