Sur les pas de Nadja et André Breton à Paris

Le vendredi 10 juin 2005.
Dans Nadja et ses oeuvres des années vingt, André Breton expérimente un rapport aux lieux (et en particulier à Paris) qui ne s’appuie ni sur le souvenir ni sur le passé, mais sur la rencontre, la déambulation, la recherche de signes, de l’insolite et de l’inattendu. Tout cela afin de se libérer de l’histoire, de la morale bourgeoise, de sa propre histoire et de toutes les autres contraintes, pour tenter de parvenir à soi.
Partir aujourd’hui, Nadja à la main, en quête de ces signes n’est donc pas chose aisée, puisque l’auteur a peu décrit ces rencontres, de peur d’enfermer son lecteur dans un lieu, un temps et une situation donnés. Il ne s’agit rien de moins que de libérer l’homme, tout de même !
Expérience…

Il se peut que la vie demande à être déchiffrée comme un cryptogramme. (Nadja, Folio, p. 133).

Pour cela, se laisser bousculer par l’imprévu, le susciter, endormir le contrôle de la conscience… Et, si possible, faire de sa quête une quête collective (Breton associe Aragon, Eluard, sa femme, etc. à son aventure avec Nadja).

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120 rue Lafayette.

Par-delà toutes sortes de goûts que je me connais, d’affinités que je me sens, d’attirances que je subis, d’événements qui m’arrivent et n’arrivent qu’à moi, par-delà quantité de mouvements que je me vois faire, d’émotions que je suis seul à éprouver, je m’efforce, par rapport aux autres hommes, de savoir en quoi consiste, sinon à quoi tient, ma différenciation. N’est-ce pas dans la mesure exacte où je prendrai conscience de cette différenciation que je me révèlerai ce qu’entre tous les autres je suis venu faire en ce monde et de quel message unique je suis porteur pour ne pouvoir répondre de son sort que sur ma tête ? (Nadja, Folio, p. 11).

Ce que nous allons faire ensemble est donc banni d’emblée par André Breton : marcher sur ses traces et celles de Nadja, revoir les lieux et évoquer les événements qu’ils ont traversés. Cela ne doit pas être une tentative de nous approprier une histoire qui n’est pas la nôtre, mais d’assister à une expérience, afin de tenter éventuellement de la reproduire soi-même ailleurs. Presque tous les lieux décrits dans Nadja sont publics et ouverts, comme pour dire qu’ils sont accessibles sans condition à quiconque veut s’y présenter : rues, places, théâtres, cafés… l’expérience proposée au lecteur est à la fois plus facile et plus difficile qu’un simple pèlerinage sur les lieux d’une histoire. C’est en tout cas, si elle se produit, une expérience réellement personnelle et unique. Aucune condition n’est donc requise pour qu’elle se réalise, et c’est pourquoi elle peut tout aussi bien ne pas avoir lieu.

J’espère, en tout cas, que la présentation d’une série d’observations de cet ordre et de celle qui va suivre sera de nature à précipiter quelques hommes dans la rue, après leur avoir fait prendre conscience, sinon du néant, du moins de la grave insuffisance de tout calcul soi-disant rigoureux sur eux-mêmes, de toute action qui exige une application suivie, et qui a pu être préméditée. Autant en emporte le vent du moindre fait qui se produit, s’il est vraiment imprévu. (Nadja p. 68).

1. Pour rappeler brièvement le cadre de Nadja, rendons-nous - avec toutes ces précautions à l’esprit - devant le 120 rue Lafayette. C’était en 1926 la librairie du journal L’Humanité. C’est, quatre-vingt après, toujours un local géré par le parti communiste. Si le rez-de-chaussée a changé, la façade des étages supérieurs est telle qu’elle apparaît sur la photo dans Nadja. Les immeubles autour sont ceux qu’a vus Breton. Ils datent des années 1840-1900.

[…] tous les empiriques du roman qui prétendent mettre en scène des personnages distincts d’eux-mêmes et les campent physiquement, moralement, à leur manière, pour les besoins de quelle cause on préfère ne pas le savoir. D’un personnage réel, duquel ils croient ils croient avoir quelque aperçu, ils font deux personnages de leur histoire ; de deux, sans plus de gêne, ils en font un. Et l’on se donne la peine de discuter ! Quelqu’un suggérait à un auteur de ma connaissance, à propos d’un ouvrage de lui qui allait paraître et dont l’héroïne pouvait trop bien être reconnue, de changer au moins encore la couleur de ses cheveux. Blonde, elle eût chance, paraît-il, de ne pas trahir une femme brune. Eh bien, je ne trouve pas cela enfantin, je trouve cela scandaleux. Je persiste à réclamer les noms, à ne m’intéresser qu’aux livres qu’on laisse battants comme des portes, et desquels on n’a pas à chercher la clé. (pp. 17-18).

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Dans la cour du 16 rue de la Grange batelière

Breton parle donc en son nom dans Nadja, et cette dernière, dont aucune photo ne figure dans le livre, est donc blonde comme il nous l’indique un peu plus loin. Ce qui est écrit ou montré à travers les photos a été réellement vécu et est localisable et identifiable. Le ton est celui d’une description clinique (Breton a été étudiant en médecine).

André croise Nadja le 4 octobre 1926 sur la place Franz Liszt, qu’il ne nomme pas mais que l’on identifie aisément.

Le 4 octobre dernier, à la fin d’un de ces après-midi tout à fait désoeuvrés et très mornes, comme j’ai le secret d’en passer, je me trouvais rue Lafayette : après m’être arrêté quelques minutes devant la vitrine de la librairie de L’Humanité et avoir fait l’acquisition du dernier ouvrage de Trotski, sans but je poursuivais ma route dans la direction de l’Opéra. (p. 71).

(… dont on aperçoit d’ailleurs le toit depuis le trottoir en face de la librairie).
Il croise une jeune femme mal habillée, qui le regarde aussi. Il la salue et elle lui sourit, comme en connaissance de cause. Il l’invite à s’asseoir à la terrasse d’un café. C’est le début d’une relation dont Breton se lasse au bout de quelques jours, mais qui perdure quelques semaines pour cesser fin 1926. Breton a éprouvé une passion qui n’est pas entièrement amoureuse. Il ne veut pas être entraîné par la folie de Nadja (tout comme il chasse Antonin Artaud du groupe surréaliste en novembre 1926, de peur d’être entraîné trop loin). Nadja fait ensuite un séjour de quatorze mois en asile psychiatrique, où Breton ne viendra pas la voir ; elle atterrit dans un hôpital de Lille en 1928 et décède d’un cancer en 1941. Breton s’installe en août 1927 dans le manoir d’Ango à Varengeville-sur-Mer pour écrire son histoire « à chaud ».
Cette histoire d’une rencontre est à la fois l’histoire d’un échec et d’une renaissance. Nadja et André se séparent ; elle s’enfonce dans sa pauvreté et sa folie ; André peine finalement à comprendre le discours et les dessins de Nadja ; il décide de rester du côté abrité de la folie. Mais le récit se conclut par un nouveau départ, puisqu’André abandonne Nadja pour une autre femme, Suzanne Musard.

2. Après la librairie de L’Humanité et la place Liszt, rendons-nous à une nouvelle étape et explorons pourquoi Breton fait de ce quartier un quartier de choix pour les rencontres et les manifestations du hasard.
Le 5 octobre, lendemain de leur première rencontre, André et Nadja se retrouvent à la brasserie de la Nouvelle-France, à l’angle de la rue La Fayette et de la rue du Faubourg-Poissonnière (actuellement un restaurant asiatique).

Pourquoi Breton cherche-t-il l’aventure dans ce quartier ?

Pour Aragon, Soupault, Breton et les surréalistes, la déambulation dans les rues est le cadre privilégié d’une expérience toujours renouvelée. En quête de mystère à travers le spectacle renouvelé de la ville, les surréalistes fuient les rues figées par l’histoire [1] ou par un charme poétique, auxquelles ils préfèrent les endroits de passage, alimentés par un mouvement humain qui est nécessaire à leur recherche, comme les gares du Nord et de l’Est ou la place Liszt.
Breton habite depuis 1922 non loin, 42 rue Fontaine.

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L’entrée du passage Verdeau rue de la Grange batelière

On peut, en attendant, être sûr de me rencontrer dans Paris, de ne pas passer plus de trois jours sans me voir aller et venir, vers la fin de l’après-midi, boulevard Bonne-Nouvelle entre l’imprimerie du Matin et le boulevard de Strasbourg. Je ne sais pourquoi c’est là, en effet, que mes pas me portent, que je me rends presque toujours sans but déterminé, sans rien de décidant que cette donnée obscure, à savoir que c’est là que se passera cela ( ?). Je ne vois guère, sur ce rapide parcours, ce qui pourrait, même à mon insu, constituer pour moi un pôle d’attraction, ni dans l’espace ni dans le temps. Non : pas même la très belle et très inutile Porte Saint-Denis. (P. 38)

Le seul monument historique du quartier que mentionne Breton est la porte Saint-Denis, porte de Paris désormais inutile et dont le mystère l’attire.
Il y a aussi, au début du récit, la statut d’Étienne Dolet, place Maubert, qui l’attire et le rend à la fois mal à l’aise. Là non plus, Breton ni ne remonte dans le passé, ni n’explique l’origine de son malaise. Il se contente de constater.
Tout comme, plus loin lorsqu’ils se retrouvent place Dauphine, Nadja se trouble à l’idée de ce qui s’est déjà passé sur cette place… mais ni elle ni lui n’en disent davantage.

Le hasard joue un tel rôle dans la vie de Breton qu’il en devient l’objet de son écriture, qu’il le nomme « faits-glissades" ou "faits-précipices" dans Nadja ou "hasard objectif" [2]dans Les Vases communicants (1932) et L’Amour fou (1937). Il s’agit dans la vie et dans la rue d’être aussi attentif aux signes que l’on peut rencontrer que, dans l’écriture automatique, de parvenir à exprimer ses pensées en-dehors de tout contrôle de la conscience.

Je n’ai dessein que de relater, en marge du récit que je vais entreprendre, que les épisodes les plus marquants de ma vie telle que je peux la concevoir hors de son plan organique, soit dans la mesure même où elle est livrée aux hasards, au plus petit comme au plus grand, où regimbant contre l’idée commune que je m’en fais, elle m’introduit dans un monde comme défendu qui est celui des rapprochements soudains, des pétrifiantes coïncidences, des réflexes primant tout autre essor du mental, des accords plaqués comme au piano, des éclairs qui feraient voir, mais alors voir, s’ils n’étaient encore plus rapides que les autres. […] Il s’agit de faits qui, fussent-ils de l’ordre de la constatation pure, présentent chaque fois toutes les apparences d’un signal, sans qu’on puisse dire au juste de quel signal, qui font qu’en pleine solitude, je me découvre d’invraisemblables complicités, qui me convainquent de mon illusion toutes les fois que je me crois seul à la barre du navire. (p. 19-20).

Au début de Nadja, Breton expose plusieurs faits-glissades : les rencontres avec Paul Eluard [3] et Benjamin Péret, l’apparition du prénom Hélène, dans lequel Nadja dit se reconnaître, l’image du jet d’eau évoquée par Nadja, etc.
Dans L’Amour fou, c’est un poème écrit en 1923 qui ne prend sens qu’en 1934 lors de la rencontre avec Jacqueline Lamba. Cette fois, Breton explique précisément pourquoi.

Breton est intrigué et attiré par Nadja, qui concentre de multiples dons à ses yeux. Elle est voyante (elle devine des événement à l’avance, voit des objets qu’elle ne peut connaître, voit ce que les autres ne voient pas), elle fait surgir les coïncidences, révèlant ainsi la nécessité du hasard. Même lorsqu’un rendez-vous a été fixé avec André, elle est capable de le retrouver ailleurs plus tôt, comme si de toute façon leur rencontre était inévitable.

Breton pense que, à la différence de l’homme, la femme a conservé avec la nature un lien qui lui permet de voir plus loin que l’ordre établi par l’esprit masculin. Le récit de Nadja est émaillé d’énigmatiques dessins de la jeune femme, reproduits dans l’ouvrage sans guère de commentaire ou d’interprétation.

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En face, l’entrée du passage Jouffroy

3. À son arrivée à Paris, Nadja a habité plusieurs mois au Sphinx-Hôtel, qui n’existe plus 106 boulevard de Magenta, mais dont on voit encore les têtes de Sphinx sur la façade, à comparer avec la photo figurant page 121.

Les reproductions des photos de lieux dans Nadja pourraient inciter le lecteur à faire ce que nous faisons : tenter de les retrouver aujourd’hui, les situer précisément, les comparer au passé. Breton nous a bien mis en garde contre ce type de pèlerinage. Voir ces photos aujourd’hui est également trompeur. Elles ont pour nous le charme d’un Paris disparu alors qu’elles étaient des photos d’actualité lorsque Nadja a été publié en 1927. C’est plutôt leur objectif : montrer la ville telle qu’elle est apparue à André et Nadja.

4. Nous pouvons également faire étape 16 rue de la Grange batelière, où était alors située la salle de l’Agence générale cinématographique (cf. p. 39 de Nadja), où Breton est allé voir le film L’Étreinte de la pieuvre, feuilleton aux rebondissements invraisemblables dictés par "la providence" (Breton, de toute façon, ne consulte jamais le programme avant de rentrer dans une salle de cinéma).

Dans cette rue se trouvent les accès aux passages Verdeau et Jouffroy.
Célébrés en particulier par Aragon dans Le Paysan de Paris, les passages sont le lieu de l’éphémère, de la transformation, du mouvement, lieux "hostiles à la création d’habitudes" (Marie-Claire Bancquart dans Paris des surréalistes, comme le métro chez Desnos (que fréquente également Nadja), les gares chez Crevel, les tramways et autobus chez Péret et Soupault, les ponts chez Soupault.
Le passage Jouffroy conduit au musée Grévin, évoqué brièvement à la fin de Nadja. Dans le passage Verdeau flotte le souvenir de Lautréamont, dont la librairie Gabrie, située au n°25 du passage (aujourd’hui le restaurant Verdeau), a édité les poésies en 1870.

5. De 1922 à sa mort en 1966, André Breton vit 42 rue Fontaine. Il y reçoit Nadja.

Lorsqu’il rencontre Nadja en octobre 1926, il est marié avec Simone Kahn depuis 1921 et est le chef du jeune groupe surréaliste. À partir de cette rencontre, il organise pendant quelques semaines sa vie familiale et ses activités avec le groupe autour de Nadja. La relation qui devient rapidement difficile avec celle-ci a des répercussions sur ces activités. Breton participe par exemple à un beau chahut le 7 novembre 1926 à la Comédie des Champs-Elysées lors des "danses surréalistes" présentées par la danseuse Valeska Gert. Bientôt, il remplace sa passion pour Nadja par une passion pour le parti communiste. Et, au sein du groupe surréaliste, les relations se tendent. Artaud et Soupault en sont exclus en novembre 1926.

Lorsque Breton reçoit Nadja chez lui, rue Fontaine, elle interprète divers objets du musée personnel de l’écrivain, dont plusieurs sont reproduits en photo dans le livre. La salle 22 du 5ème étage du Centre pompidou continue de nombreux objets de ce musée vivant de la rue Fontaine que Breton entretenait très régulièrement (mais pas d’objet que l’on trouve reproduit dans Nadja).

6. Quelques dizaines de mètres plus haut, à l’angle de la rue Lepic et du boulevard de Clichy se trouvait le café Cyrano, lieu de réunion du groupe surréaliste et, bien sûr, lieu de rencontres pour Breton.

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L’hôtel Henri IV, place dauphine, où a séjourné Nadja.

On l’a vu un peu au début de Nadja, les relations entre Breton, Eluard et Péret sont nées de coïncidences. Le surréalisme ne serait ainsi pas né d’un programme littéraire, mais de rencontres inattendues.
De même, les différentes femmes qui ont croisé la route de Breton ont, pour la plupart, été rencontrées "par hasard". Simone Kahn, qu’il épouse en 1921, a été croisée au jardin du Luxembourg (ils se sépareront en 1928 et divorceront en 1931) ; il éprouve une passion pour Lise Deharme, apparue un jour au Bureau de recherches surréalistes 15 rue de Grenelle ; Suzanne Muzard lui est présentée par Emmanuel Berl au Café Cyrano en novembre 1927 et c’est le coup de foudre ; il rencontre Jacqueline Lamba le 29 mai 1934 et cela donne L’Amour fou. Il rencontre Elisa, sa dernière femme dont un portrait figure dans la salle 22 du centre Pompidou, en 1943 aux Etats-Unis.

7. Dernière étape de notre parcours : le 21 mars 1927, le patron d’un hôtel de la rue Becquerel (est-ce celui du 4 rue Becquerel ?) où Nadja a échoué, appelle la police après, sans doute, une crise de folie de la jeune femme. Nadja est transportée à l’Infirmerie du dépôt de la préfecture de police puis à l’Hospice Sainte-Anne. Trois jours plus tard, elle est internée à l’hôpital de Perray-Vaucluse, près d’Épinay-sur-Orge et y reste un an, jusqu’à ce que ses parents la fassent transporter dans un asile psychiatrique à Lille.
À noter, Paul Eluard vit entre 1932 et 1934 au 1er étage du 7 rue Becquerel.

Breton s’est donc éloigné de la jeune femme par crainte de sa folie, mais aussi parce qu’il se sent impuissant à l’aider autrement qu’en la secourant matériellement ; il avoue également avoir sous-estimé la gravité de son état.

[…] il m’eût fallu tout d’abord prendre conscience du péril qu’elle courait. Or, je n’ai jamais supposé qu’elle pût perdre ou eût déjà perdu la faveur de cet instinct de conservation - auquel je me suis déjà référé - et qui fait qu’après tout mes amis et moi, nous nous tenons bien - nous bornant à détourner la tête - sur le passage d’un drapeau, qu’en toute occasion nous ne prenons pas à partie qui bon nous semblerait, que nous ne nous donnons pas la joie sans pareille de commettre quelque beau "sacrilège", etc. (Nadja, p. 169).


La "carte du tendre" du Paris d’André Breton est, on l’a compris, difficile à figer dans le marbre. Les lieux ne sont pas à gagner ou à fuir en eux-mêmes, mais parce qu’ils sont plus ou moins favorables à l’éclosion du hasard. Les lieux de transport sont à privilégier : passages, places, rues, terrasses des cafés, cinémas, théâtres, hôtels, jardins, gares, métro… Certains lieux indisposent cependant Breton, sans qu’il puisse (ou qu’il ne veuille) bien préciser pourquoi : la place Maubert avec la statue d’Etienne Dolet, la place Dauphine.
Quelques rares lieux semblent magiques en eux-mêmes, tel la Tour Saint-Jacques.

On est loin du Paris (et en particulier de ce même Xème arrondissement) arpenté par un autre piéton de la capitale : Léon-Paul Fargue.

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Le café Cyrano.
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Les cabarets du Ciel et de l’Enfer, en bas du 42 rue Fontaine.

[1] Les rares références des surréalistes à l’histoire concernent des époques de révolte intemporelles (la Révolution française ou la Commune de Paris, chez Desnos et Soupault). Lorsque Breton s’intéresse à un monument historique comme la tour Saint-Jacques, c’est en lui conférant un pouvoir magique éternel. Son rejet de la mémoire et de l’histoire lui fera même employer l’expression « il y aura une fois ».

[2] Qu’il définit ainsi dans L’Amour fou : "forme de manifestation de la nécessité extérieure qui se fraie un chemin dans l’inconscient humain".

[3] D’abord à la première d’une pièce d’Apollinaire au théâtre Renée-Maubel, 10-12 rue de l’Armée d’Orient à Montmartre, puis à l’hôtel des Grands hommes, place du Panthéon, où il occupe une chambre de septembre 1918 - il est alors encore infirmier au Val-de-Grâce - jusqu’à l’été 1920.



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