Bram STOKER à Dublin et ailleurs

Le samedi 2 mai 2020.
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Le 15 Marino Crescent à Clontarf.

Est-ce une tare pour un romancier d’être surtout connu pour un seul roman ou un seul personnage ? C’est en tout cas le cas de Bram Stoker, pourtant auteur d’une oeuvre abondante, à l’instar de Conan Doyle, de Walter Scott, de James Fenimore Cooper et de bien d’autres.

Bienvenue à bord des "Terres d’écrivains" pour une balade à Dublin et ailleurs sur les pas du père de Dracula.

Départ au 15 Marino Crescent dans le quartier de Clontarf, qui est la maison natale de l’écrivain en 1847 [1]. Le pauvre Abraham est un enfant constamment malade, alité la plupart du temps pendant ses premières années. Il partage avec Robert Louis Stevenson, né en 1850, la malchance ou la chance de devoir longtemps observer la vie de son lit, et écouter les adultes dire à son chevet des contes et légendes, irlandais pour le premier, écossais pour le second.

La famille Stoker déménage à Killester en 1849 (à une adresse inconnue) puis à Artane Lodge à Donneycarry en 1851, dans une maison disparue qui aurait donné aujourd’hui sur le Clontarf Golf Club.

Le reste de Dublin est riche de la présence des Stoker :
- Richard et George, frères de Bram, étudient au King and Queen’s College of Physicians, 6 Kildare Street, devenu en 1890 le Royal College of Physicians,
- Bram entre en 1863 au Trinity College, où il devient non seulement un excellent étudiant et orateur, mais aussi un athlète très performant, laissant derrière lui la mauvaise santé de ses premières années,
- il vit 30 Kildare Street en 1872, 16 Harcourt Street en 1874, au 1er étage du 7 St Stephen’s Green en 1877.

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7 St Stephen Green.

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La maison de Bram Stoker, 30 Kildare Street, derrière le Shelbourne Hotel - (ph. Michael Coghlan - Flickr/Creative Commons).
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Le Shelbourne Hotel, 27 St Stephen’s Green, est un lieu de rencontre apprécié par Stoker et Irving.

En 1878, à la demande de son ami acteur Henry Irving, il prend la direction financière du Lyceum Theatre, Wellington Street, à Londres.

Il travaille une dizaine d’années sur Dracula, publié en 1897, trouvant son inspiration dans le personnage de Vlad Tepes, mais aussi chez Henry Irving, et dans les oeuvres de Mary Shelley, Sheridan Le Fanu, Polidori (ami et médecin de Byron), Charles Nodier (Histoires de vampires), Théophile Gautier (La morte amoureuse), Paul Féval (La Vampire), Jules Verne (Le Château des Carpathes),…
Il visite la bibliothèque Marsh, qui existe toujours à Dublin, lorsqu’il se documente pour ses romans et en particulier pour Dracula.

Ayant repris le travail de journaliste après la mort d’Irving en 1907, Stoker interviewe en 1907 Arthur Conan Doyle chez lui, dans sa maison d’Undershaw.

Stoker décède en 1912 26 St George’s Square à Londres.

​Loin de Dublin, un autre lieu garde le souvenir de Dracula : l’abbaye de Whitby en Angleterre, qui voit débarquer le vampire d’un navire en détresse. C’est apparemment en séjournant près de Whitby que Stoker entendit parler de Vlad Tepes.

La famille Stoker est aussi en vacances, en 1893, dans l’auberge Kilmarnock Arms qui existe toujours à Cruden Bay en Écosse. Elle réside aussi plusieurs étés dans le Crookit Lum cottage non loin, à Whinnyfold.
Elle a aussi rendu visite à Tennyson dans sa maison de Farrington sur l’île de Wight.

Sources : Something in the Blood : The Untold Story of Bram Stoker, the Man Who Wrote Dracula, de David J. Skal ; In Search of Dracula : The History of Dracula and Vampires, de Raymond T. McNally et Radu Florescu.

[1] Florence Balcombe, future femme de Bram, naît au n°1 !



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