Honoré de BALZAC

à Paris
Le mercredi 13 août 2003.

La maison de la rue Raynouard.

Comme Charles Baudelaire, Honoré de Balzac connaît bien Paris, pour avoir dû déménager fréquemment et brouiller les recherches des huissiers…
Comme Baudelaire, il a connu le Paris pré-haussmannien, et, comme pour Baudelaire, Paris a marqué son oeuvre d’une façon semblable à nulle autre.
Mais, à la différence de Baudelaire, Balzac eut le désir et la possibilité - souvent en d’endettant - d’être propriétaire, de construire, de meubler. (Et, autre différence, Balzac écrivait la nuit, quand Baudelaire parcourait les rues).

Honoré de Balzac, né en 1799, arriva de Touraine à Paris, avec ses parents, en 1814.
Il habita parfois dans différents lieux simultanément, et parfois sous de fausses identités.
On peut néanmoins le suivre ainsi dans la capitale entre 1814 et 1850 :

-  9 rue de Thorigny (1814) 40 -aujourd’hui 122- rue du Temple (1814-1819)
-  9 rue Lesdiguières (1819)
-  17 rue Portefoin (1819)
-  7 rue du Roi Doré (1820-1824)
-  2 rue de Tournon (1824-1826)
-  17 rue des Marais Saint-Germain -aujourd’hui rue Visconti, où existe encore le grand local dans lequel il avait installé une imprimerie, et au-dessus duquel se trouvait son petit appartement qui reçut Madame de Berny (1826-1828)
-  1 rue Cassini (1830-1834), bâtiment aujourd’hui disparu
-  13 rue des Batailles - aujourd’hui 9 avenue d’Iéna (1834)
-  22 rue de Provence
-  14 avenue Gambetta ("Les Jardies") et 14 rue de Ville-d’Avray à Sèvres (1837-1840)
-  un pied-à-terre au coeur de Paris, 108 rue de Richelieu - chez le tailleur Buisson (1839-1842), en même temps qu’il s’installe 19 rue Basse - aujourd’hui 47 rue Raynouard (1840-1847)
-  Enfin, 14 rue Fortunée - aujourd’hui 22 rue Balzac -, entre 1847 et le 18 août 1850, jour de sa mort (ce bâtiment a été détruit depuis).
- Par ailleurs, il séjourna chaque année, entre 1823 et 1837, au château de Saché, en Touraine.

La Maison de Balzac, rue Raynouard, est aujourd’hui encore un petit coin de paradis à Paris. Le jardin, la rue pavée du bas, qui permettait à l’écrivain de s’éclipser en cas de visite d’homme de loi (en ce temps-là, on allait rapidement en prison pour dettes) [1] donnent un air de campagne et de passé. Balzac y occupait l’étage supérieur, les étages inférieurs étant habités par des familles d’ouvriers.
Sa table de travail se trouve encore dans le cabinet qui a vu naître une immense partie de son oeuvre : La Rabouilleuse, le Curé de village, Une ténébreuse affaire, Les Paysans, Ursule Mirouet, Honorine, les Mémoires de deux jeunes mariés, Modeste Mignon, Splendeurs et misères des courtisanes, la Cousine Bette, le Cousin Pons et d’autres sont sortis de cette pièce. La généalogie des personnages de La Comédie humaine occupe maintenant plusieurs murs de l’étage inférieur. L’étage le plus bas abrite la bibliothèque, ouverte à tout public.
Balzac est enterré dans le cimetière du Père-Lachaise à Paris.

Autres demeures de l’auteur
Parmi les nombreux lieux où Balzac a également habité, citons Grez-sur-Loing, L’Isle-Adam, Saché, Saint-Cyr-sur-Loire.

Pour visiter le lieu
Maison de Balzac. 47 rue Raynouard, 75016 Paris. Ouvert tous les jours de 10h à 18h, sauf lundi et jours fériés. Tel : 01 55 74 41 80. Entrée gratuite.

Quelqu’un à contacter ?
La Société des Amis d’Honoré de Balzac et de la Maison de Balzac, qui a son siège rue Raynouard (47 rue Raynouard, 75016 Paris), publie chaque trimestre le Courrier balzacien et organise régulièrement des conférences-débats : les Samedis de la Maison de Balzac.

Petite bibliographie
Maison de Balzac. Guide général. Paris-Musées, 1991.
Le Paris de Balzac. Bibliothèque de la Ville de Paris, 1978.
Les sommaires des numéros de L’Année balzacienne, publiée par les Éditions PUF.
Paris à vol d’archange. Improvisations sur Balzac. Michel Butor. Editions La Différence, 1998, 120 F.
Balzac "archéologue" de Paris. J. Guichardet. Sedes, 1991.
Paris : aspects de la Comédie humaine. C. Samaran, in Balzac, le livre du centenaire. Éditions Flammarion, 1952.
Paris dans la Comédie humaine de Balzac. N. Stevenson. Éditions Courville, 1938.
Paris à l’époque de Balzac et dans la Comédie humaine. J. Ygaunin. Éditions Nizet, 1992.
Splendeurs et misères du Paris de Balzac. P. Boussel, in revue Europe, n°55-56, juillet/août 1950.
Honoré de Balzac, explorer la Comédie humaine. Cédérom édité par Acamédia.

[1] Stop !!! Non, ce n’est là qu’une légende ! Comme l’explique Colette Becker dans Les hauts lieux du romantisme (Bordas), les étages ne communiquaient alors pas par un escalier intérieur comme actuellement. Balzac, sauf à traverver les planchers, ne pouvait donc descendre et sortir par la rue Berton…



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