George ORWELL à Paris et Londres

Le jeudi 28 août 2003.
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Au milieu à gauche, le 6 rue du pot de fer.

Ce n’est pas en lisant Dans la dèche à Paris et à Londres que vous découvrirez les adresses parisiennes d’Orwell.
La rue du Coq d’or, dans laquelle il plonge le lecteur dès la première ligne du récit, n’existe pas. Les autres lieux restent anonymes.

Été 1927. Orwell, en congé en Angleterre décide, au grand dam de sa famille, de quitter son poste de fonctionnaire colonial en Birmanie [1] et de devenir écrivain. Il estime avoir assez oeuvré, pendant cinq ans, pour l’impérialisme britannique. Il abrège son congé payé et disparaît dans les bas fonds londoniens, sans trop savoir pourquoi, sauf que Jack London l’a fait avant lui et en a rapporté Le peuple de l’ombre.

Au printemps 1928, le voilà de l’autre côté de la Manche, dans un hôtel 6 rue du Pot de fer (hôtel aujourd’hui disparu), dans le quartier Mouffetard à Paris. En 1922 et 23, Hadley et Ernest Hemingway résidaient à quelques secondes de là, rue du Cardinal Lemoine.
La suite est en partie racontée dans Dans la dèche à Paris et à Londres, qui décrit surtout les trois derniers mois avant son retour à Londres fin 1929. Certains événements sont romancés. Ainsi, Orwell ne mentionne pas sa tante parisienne qui l’a sans doute aidé à ne pas avoir trop faim. Mais l’ambiance est là : les chambres d’hôtels miteux, le vol, les rencontres et petits boulots (dont un court emploi à l’"hôtel X", en fait l’hôtel Lotti, 7 rue de Castiglione), l’angoisse…
Orwell essaie -avec très peu de succès- de placer ses petits reportages sur les pauvres de Paris dans des journaux français et anglais.

Quelque temps plus tard, en 1934, c’est la sortie de son premier roman, Une histoire birmane.
Et la guerre d’Espagne l’attend.

Quelques adresses d’Orwell à Londres :
- 1 South End Road à Hampstead : la librairie Booklover’s Corner où l’écrivain travailla en 1934-35 (il habitait au-dessus),
- 77 Parliament Hill en 1935.

[1] Né au Bengale d’une mère dans les affaires en Birmanie et d’un père employé dans les services de lutte contre l’opium, arrivé en Angleterre à l’âge d’un an, Orwell s’engage à dix-neuf, après des études à Eton, dans les rangs de la police impériale. Beau poste d’observation pour cet admirateur de Kipling et de l’empire, que cette expérience transformera et qui écrira dans Le quai de Wigan : "Pour avoir la haine de l’impérialisme, il faut en avoir été un des rouages moteurs."



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