Cent chemins de Daudet en Provence

Le vendredi 29 septembre 2006.

Le problème, avec un livre comme celui-là, c’est que l’on peut rester à contempler les photos et les textes, quitte à s’en satisfaire et à ne pas faire l’effort de se balader, en vrai, sur les pas de Daudet en Provence. Mais c’est aussi comme un beau livre de recettes : se contentera t-on de les déguster des yeux ?

Sans doute pas. D’autant plus que les balades que propose Michel Carly - spécialiste de Simenon et parent éloigné de Daudet - ne manquent pas de détours et de surprises.
Ils n’atteignent sans doute pas la centaine, ces chemins, mais sont d’un nombre tout de même impressionnant. En voici quelques étapes : le 20 boulevard Gambetta et le 1 rue Graverol à Nîmes, domiciles familiaux des Daudet ; le mas Saint-Laurent à Jonquières ; la maison de la Place vieille à Beaucaire, qui voit passer Dumas Fils, George Sand et d’autres ; la maison de Frédéric Mistral à Maillane (actuelle bibliothèque du Lézard), où il accueille Daudet, et l’actuel musée Mistral, qui occupe la maison habitée ensuite par le félibre ; le café Lou Soléu sur la place Mistral, où s’attable le poète ; le mas du Juge, sur la route de Saint-Rémy, où Mistral est né et où son demi-neveu se suicide en juillet 1862 pour l’amour impossible d’une belle - cela fournira à Daudet la trame de L’Arlésienne ; le château de Lamanon et son platane géant, autour duquel Daudet, Edmond de Goncourt, Mistral et d’autres félibres se retrouvent en septembre 1885, en pleine épidémie de choléra ; Tarascon bien sûr, où l’on situe au 2 chemin de Saint-Georges la "villa de Tartarin", et Montfrin, où le modèle de Tartarin, le cousin Reynaud de l’écrivain, finit sa vie en 1895 au 4 rue Victor-Hugo ; l’abbaye de Frigolet, où Mistral est pensionnaire entre 1839 et 1841 ; le château de Saint-Estève sur le territoire de Plan-d’Orgon, aujourd’hui chambres d’hôte et où les Daudet séjournent en famille ; le mas Blanc et le mas de Vers en Camargue ; l’hôtel du Nord-Pinus sur la place du Forum à Arles ; etc.

On croise aussi Van Gogh, qui écrit en 1888 à son frère Théo que Tartarin est un chef d’oeuvre.

Ne manque à ce bel ouvrage que des cartes des régions traversées.

Cent Chemins de Daudet en Provence. Michel Carly. Photographies de Jean-Luc Bertini. Editions Omnibus, 216 pages, 29,50 euros.ISBN 2-258-06745-6.



Forum de l'article

Roman, littéraire, auteur, romancier, poète, écrivain, écriture, livre, écrire, littérature...

Rye (Flaubert)